Red de Turismo Campesino (RTC) |
Région, ville la plus proche : Province de Salta, Vallées Calchaquies - Cafayate
Auteur et dernière mise à jour : Camille et Xavier, décembre 2011
Le « Red de Turismo Campesino » (RTC) est composé d’une cinquantaine de familles réparties sur douze communautés situées autour de San Carlos, près de Cafayate, au sud de la vallée Calchaquies dans le nord-ouest Argentin. Au pied des Andes, au cœur des plaines viticoles, ce réseau de familles propose un accueil rural animé par une grande envie de partage de leurs traditions avec des voyageurs responsables. Plongez dans leurs coutumes, à la découverte de vestiges archéologiques, des secrets du vin « casero ». Partagez leurs bons repas locaux et leur quotidien, au rythme des activités agricoles, artisanales ou de la construction de murs en adobe. Ce sont notamment les délicieuses « empanadas » au feu de bois que l’on peut partager avec la famille d’Enrique et Carmen Terraza, dans la communauté del Divisadero.
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Le RTC est une coopérative agricole et artisanale, ainsi qu’un réseau de tourisme communautaire géré et administré par 50 familles de petits producteurs.
Ce projet de tourisme alternatif est une solution pour compléter les revenus de l’agriculture à petite échelle. C’est un projet authentique et réfléchi pour fonctionner en autogestion, qui a pour but d’améliorer les conditions de vie dans les communautés, et valoriser le patrimoine naturel, l’identité culturelle et la propriété communautaire.
El Divisadero est l’une de ces douze communautés appartenant au réseau de tourisme alternatif et communautaire, qui accueillent à tour de rôle les voyageurs. Cette communauté, malgré sa proximité avec la petite ville touristique de Cafayate, ne dispose pas d’un réseau d’électricité pour toutes les maisons. Trente familles dispersées dans ce petit cirque de montagnes vivent de leur agriculture avec une organisation communautaire assez préservée notamment dans l’utilisation du troc qui se perpétue.
Dans cette communauté, 3 familles proposent un accueil chez elles. C’est Enrique Terraza et sa femme Carmen qui nous ont reçus dans leur petite maison, perchée en haut d’un rocher qui surplombe le paysage.
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La vallée Calchaquies , parcourue par l’antique route 40 (non goudronnée) est une des perles du nord-ouest de l’Argentine. On plonge dans un paysage grandiose en sillonnant les Andes majestueuses, les plateaux désertiques et la vallée plus fertile. A environ 5 heures au nord de Cafayate, la ville de Cachi arbore un style colonial, avec des maisons blanches construites en argile sur une base de pierre, avec des toits de paille.
A 2 heures à l’est, Taffi del valle et sa région tempérée aux nuits fraiches recèlent de multiples trésors naturels, archéologiques, artisanaux.
La région de Cafayate est à une altitude de 1650 m, et jouit d’un climat chaud et sec.
Dans ces petits paradis de natures préservées par les communautés du RTC, on peut trouver de nombreuses plantes aromatiques et médicinales, bien différentes de nos espèces européennes.
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La culture du nord-ouest argentin descend des cultures ancestrales andines, et les communautés du réseau préservent avec fierté cet héritage de traditions rurales, de croyances, de légendes et les connaissances de la terre transmises de père en fils.
Les croyances et les traditions mettent au centre de tout le respect de la terre mère, la Pachamama, honorée par de nombreuses célébrations, notamment au mois d’aout.
La communauté del Divisadero entre autres, présente dans son environnement naturel des restes de peinture rupestre de l’époque préincas. Il n’est pas rare de tomber sur des morceaux de céramiques anciennes lors de balades à pied.
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Les activités proposées dépendent de chaque famille et de l’intérêt des voyageurs. Il est possible de demander lors de la réservation si un domaine spécifique vous intéresse, d’être logé dans une famille qui se dédie à cette activité.
Les activités peuvent s’axer par exemple sur la découverte de la fabrication du vin maison avec dégustation, la fabrication du pain , la découverte des plantes aromatiques et médicinales locales, la participation à quelques tâches agricoles : couper de la luzerne, s’occuper des brebis… Des promenades à thème avec les personnes de la communauté s’orientent sur la découverte de vestiges archéologiques ou celle du fonctionnement communautaire et agricole.
L’ artisanat (céramique ou tissage) peut aussi être une activité présentée par une famille.
Pour des promenades à cheval ou à vélo, il faut faire une demande spécifique lors de la réservation.
La formule de base proposée est composée du logement chez l’habitant, du partage de trois repas issus de l’agriculture locale avec une demi-journée de promenade et présentation des activités de la famille.
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L’organisation des familles de ces 12 communautés a commencé en 2004 pour répondre à la nécessité de parer la situation précaire des petits producteurs de cette région. Le Programme Social Agricole leur propose les services d’un ingénieur en écologie pour les orienter. S’organisent alors des cours, et des formations . Enrique Terraza nous parle notamment d’une formation reçue pour exploiter les fruits durablement en réalisant des confitures et pâtes de fruits.
Le projet d’agrotourisme s’affirme dans l’idée que les petits producteurs puissent s’y consacrer et garder du temps pour leur activité agricole . Les familles améliorent les infrastructures d’accueil à commencer par leurs maisons. C’est le cas de la famille d’Enrique, notre hôte, qui en 2007 a construis ce petit cabanon perché au sommet de leur terrain. Le réseau donne du poids aux familles et permet une reconnaissance du projet de la part de l’état qui financera par exemple quelques éléments de mobilier pour améliorer l’accueil.
La recherche de fonds, appuyée par le réseau, permettra de financer des travaux : accès à l’eau, à l’électricité, aux énergies alternatives.
La communauté du Divisadero pourra grâce au RTC recevoir l’appui d’une ONG Suisse pour financer l’installation de l’eau courante, issue d’une source de montagne, pour tous les habitants.
Chaque famille a assumé différentes responsabilités à chaque étape de développement de l’organisation. Aujourd’hui le RTC a pris le statut juridique de coopérative . Une personne du réseau s’est formée à l’université de Salta (master en tourisme) et effectue le conseil technique de l’organisation.
Chaque acteur du projet participe aux assemblées, une fois par mois , pour prendre les décisions importantes.
L’artisanat textile, les confitures, le miel, le vin « casero » produits sont actuellement diffusés à travers l’accueil de voyageurs mais également vendus sur des marchés régionaux sous l’étiquette du réseau RTC. Ce support permet depuis peu d’aller plus loin dans la diffusion des produits de l’artisanat en participant à des foires de commerce équitable nationales et internationales (dans plusieurs pays d’Amérique latine).
Le RTC a enfin également intégré le réseau latino-américain de tourisme rural communautaire (redturs) et fait partie du comité de coopération Argentine-Bolivie pour le tourisme rural.
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Problématique sociale :
Les communautés du réseau fonctionnent encore sur la base d’une agriculture ancestrale et biologique (cultures fruitières, maraichères). Cette culture à petite échelle est menacée par les promoteurs étrangers qui, attirés par le succès du vignoble sur ces terres, achètent de grands domaines et ne préservent pas le patrimoine. A Cafayate, les bodegas (exploitation viticole) appartenant encore à des Argentins se comptent sur les doigts d’une main, au profit de gros groupes internationaux comme Pernaud Ricard.
Problématique écologique :
Plusieurs problèmes de pollution peuvent être abordés. Les mines d’or et autres minerais de la région posent un problème de pollution des sols à cause des produits de traitement des métaux précieux.
A une centaine de kilomètres, dans le bassin de Tucuman, la question de l’agriculture intensive, où règnent les grands groupes de semenciers transgéniques et l’utilisation massive de pesticides, est elle aussi une problématique incontournable au sujet de la pollution des sols et la contamination des alentours.
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Soledad Cutipa, responsable communication de l’association, nous explique les projets écologiques qui sont en cours : Le RTC organise la mise en place de chauffe-eau solaires pour certaines familles du réseau, et des travaux de reforestation , avec l’aide du « Programa de Pequeñas Donaciones » et du fond mondial pour l’environnement.
Les projets de développement social passent par la participation aux foires internationales de tourisme et commerce équitables pour continuer à faire connaître les enjeux du réseau : un défi majeur est le travail pour faire reconnaitre le modèle d’activité touristique solidaire du RTC dans le système de lois provinciales sur le tourisme.
Selon Enrique Terraza, secrétaire du réseau, le « réseau de tourisme campesino » constitue un groupement de personnes qui prend position contre les problématiques sociales et écologiques importantes de la région et peut avoir un poids plus important au titre du groupement de communautés.
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Les chambres sont très confortables et soignées. Le cabanon proposé par la famille d’Enrique a également une vue incontournable!
Les sanitaires sont propres et les douches sont bien chaudes grâce aux chauffe-eaux à bois.
Certaines communautés ne disposent pas d’électricité. Il est possible de spécifier lors de la réservation si le voyageur nécessite l’électricité, il sera orienté vers une communauté en disposant.
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Le réseau ne propose pas de volontariat.
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Le RTC, avec l’appui de l’ambassade suisse, a mis en place des infrastructures permettant l’ accès à l’eau dans la communauté de Divisadero. C’est une eau potable provenant d’une source plus en amont, qui peut maintenant être utilisée par les habitants pour leur consommation et l’irrigation de leurs terres.
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Les chauffe-eau de certaines familles fonctionnent à bois, et le réseau développe parallèlement un projet de reforestation.
Par ailleurs, un projet avec la fondation argentine « Solar Inti » a permis la construction de cuisines solaires pour certaines familles.
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Les familles tiennent propres et soignés leurs lieux de vie et d’accueil des voyageurs. Un ramassage de déchets est effectué dans les communautés.
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Penser à la lampe dynamo même si les familles prêtent également des bougies. L’eau est potable. Penser au répulsif anti moustique naturel, aux produits de toilette biologiques. Ramener les déchets plastiques avec soi. Le voyageur parlant espagnol profitera vraiment plus de l’échange mais les familles savent aussi s’adapter ! Les réservations par mail ou téléphone se font en espagnol.
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Si vous avez la possibilité de vous rendre au bureau, il est situé à San Carlos, village sur la route 40 à 5 heures de Cachi ,30 minutes de Cafayate , 3heures 30 de Salta (grande ville du nord-ouest Argentin).
Pour y accéder, plusieurs options : louer une voiture à Salta ou prendre un bus de Salta jusqu’à Cafayate et un taxi collectif jusqu’à San Carlos.
L’ensemble des communautés qui accueillent les voyageurs sont situées autour de San Carlos ou Cafayate. Pour y accéder, vous serez guidés par une personne de la communauté qui vous retrouvera à Cafayate ou San Carlos, mais vous devrez prendre un taxi collectif (non inclus dans le prix). Deux communautés sont accessibles en bus.
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En avril 2011 :
Une formule comprenant le logement en famille avec petit déjeuner, déjeuner et dîner, ainsi que le goûter régional, une promenade à thème selon l’activité de la famille, et un souvenir artisanal coûte
275 pesos argentins (47 euros).
L’association demande, si possible, de réserver trois semaines au préalable et régler à l’avance par versement bancaire. Cela permet de répartir l’argent entre les différents acteurs du projet et d’anticiper les dépenses. Il est possible de gérer la réservation par mail infored@turismocampesino.org
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