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Pérou
Raqchi




Région, ville la plus proche : province de Canchi - Cuzco
Auteur et dernière mise à jour : Camille et Xavier, décembre 2011


Raqchi est une petite communauté de quatre-vingt familles, dont le nom signifie "céramique" en Quechua, car la poterie constitue depuis toujours leur activité principale. Attirés par le site archéologique inca, le fameux temple en l'honneur du dieu Kon Vici Viracocha Pachayachachic, de nombreux touristes passent par ce petit village et flânent autour des étales d’artisanat sur la place centrale. Mais cet afflux touristique ne profitait que très peu aux habitants de la communauté jusqu’à ce que treize familles s’organisent avec brio dans une formule solidaire d’accueil des voyageurs.


Une association de treize familles dont le président est actuellement monsieur Rodriguez propose un accueil chez l’habitant dans cette charmante communauté, protégée par l'institut national de la culture. Ces familles ont souhaité être actrices dans la préservation de leur culture descendant des Incas en reproduisant les costumes traditionnels d’antan. Ces derniers sont donc actuellement portés par tous les acteurs du projet et même toute la communauté pour les fêtes patronales. L'artisanat de la céramique selon les techniques ancestrales des Incas transmises de génération en génération constitue une richesse que les personnes de cette communauté souhaitent faire partager à travers des ateliers de démonstration et d’initiation à la poterie traditionnelle.


Raqchi est au cœur du grand et célèbre plateau de l'altiplano, dans la cordillère des Andes. Cette vaste plaine d’altitude est la région habitée la plus haute du monde après le Tibet. La petite communauté de Raqchi se trouve sur la route entre Cuzco et Puno, à une altitude de 3480m, tout près du vieux volcan Kinsachata dont le sable volcanique fait partie de la composition des céramiques locales. On peut voir en se promenant autour du village les couleurs variées des pierres volcaniques qui composent les chemins. Dans ce décor de terre rougeâtre, on cultive notamment les célèbres pommes de terre natives aux innombrables variétés.


Le village de Raqchi est célèbre pour son site archéologique inca, qui était un centre très important sur le plan religieux comme administratif, comprenant un bâtiment principal dédié au dieu créateur Wiracocha, des habitations très bien alignées réservées aux prêtres et des constructions jadis utilisées pour le stockage des aliments, les « qolqas ».
La famille qui nous a accueillis était fière de nous parler de l’histoire de son nom descendant des incas. Cette descendance, le village souhaite activement la préserver en mettant en valeur les costumes traditionnels, la pratique de la poterie selon les techniques ancestrales, le partage et la découverte d'un culte à la Pachamama et aux Apus lors de danses traditionnelles autour d’un feu.
Comme dans beaucoup de villages andins, Raqchi célèbre de multiples fêtes patronales et un carnaval d'une semaine.


Les activités possibles et conseillées sont la visite des ruines archéologiques Incas de Raqchi, ainsi qu’une promenade sur le chemin Inca, bordé de pierres volcaniques, formant un dédale de petites murailles qui servaient à protéger le palais de Raqchi.
La formule de tourisme communautaire proposée comporte un logement chez l’habitant avec partage des trois repas avec la famille, une découverte et initiation à la céramique, une petite cérémonie traditionnelle accompagnée par des musiciens du village. C’est un moment festif à partager avec les personnes du village.


Les habitants de Raqchi ont longtemps vu défiler les cars de touristes dans le village, venant visiter les ruines avec leur propre guide, extérieur à la communauté. Les touristes venaient prendre des photos des ruines et repartaient immédiatement. Il y a six ans, une vingtaine de familles se sont organisées pour essayer d’avoir un rôle dans cette boucle touristique qui jusqu’alors ne bénéficiait pas du tout au village.
Parallèlement, un groupe de personnes de la communauté alla visiter des lieux touristiques sur le lac Titicaca dans l'idée de développer leur activité de céramique de manière plus équitable. Ils reviennent avec une idée un peu différente, celle du tourisme communautaire. Il s’en suit deux ans d'essais avec peu d'entrée d'argent et beaucoup de dépenses pour aménager les maisons de manière à pouvoir accueillir les visiteurs. Les familles de Raqchi décident de réintroduire les costumes traditionnels dans leur quotidien. Cette organisation communautaire et leur réelle volonté de valoriser leur patrimoine vivant leur vaut la reconnaissance de certains réseaux de tourisme solidaire péruviens. Le projet sera même récompensé par un prix décerné par le réseau de tourisme communautaire Pacha-Paqareq, dont la communauté fait actuellement partie.

Le tourisme communautaire à Raqchi fonctionne depuis environ quatre ans sans qu’aucun financement extérieur n’ait été apporté. Certaines familles, découragées par la lenteur du projet se sont retirées, mais les treize familles qui constituent actuellement le réseau d'accueil fonctionnent en bonne harmonie et font vivre le projet avec beaucoup d’énergie.


La forte demande touristique qui ne cesse de croitre au Pérou a donné lieu à de nombreux déséquilibres dans le fonctionnement communautaire des villages péruviens abondamment visités. On assiste dans bon nombre de communautés à un tourisme dit « rural » ou « ethnique » qui profitant d’un effet de mode permet à des agences de voyage de tourisme classique des villes avoisinantes, principalement de Cusco, de spéculer sur le dos des communautés. On vend donc du typique, de l’authentique mais ce qui se passe en réalité touche plus au voyeurisme. En effet, les habitants qui vivent encore de manière traditionnelle, sont encouragés à bien garder leur costume « cliché » et leur activité quotidienne « traditionnelle » pour le bonheur des objectifs d’appareils photo. Mais ces habitants, non seulement ne sont pas du tout impliqués dans le projet touristique mis en place, mais ils ne reçoivent très souvent qu’une ridicule contribution sans aucune reconnaissance pour ce qu’ils représentent.
C’est pourquoi il est infiniment indispensable de reconnaitre des initiatives comme celle des habitants de Raqchi qui se sont battus et se battent encore pour se réapproprier leur patrimoine culturel et l’offre touristique qui en dépend. Ce sont ici les familles du village qui ont ensemble re-imaginé ce qu’elles souhaitaient montrer de leur culture aux visiteurs.


Le projet communautaire qui s’est organisé à Raqchi permet un apport financier bénéficiant aux familles du village qui vivent de manière traditionnelle et parfois précaire. Mais au delà de cela, il permet une dynamisation et une valorisation de l’organisation communautaire. La mise en valeur et l’utilisation de l’agriculture locale permet d’impliquer les petits producteurs de la communauté et des alentours.
Cette agriculture reste très traditionnelle et jouie de l’organisation ingénieuse de culture en terrasse, datant de l’époque précoloniale.
La mise en avant de l’artisanat de céramique donne un nouveau souffle aux artisans locaux qui peuvent vendre sur une base plus équitable. Toute cette dynamique redonne du poids à une organisation communautaire ancestralement ancrée.


Le logement se fait en famille, dans des chambres chaleureuses et très agréables. Les maisons ont été aménagées pour proposer un sanitaire confortable avec douche chaude. Les repas sont chaleureusement partagés en famille, et cuisinés à base de produits locaux. Les plats sont typiques et originaux. Le petit déjeuner est abondant et délicieux!


Pas d'écovolontariat en projet.


L’aménagement écologique ne constitue pas une priorité dans la réalité du pays, même au cœur d’initiatives de tourisme alternatif. Cependant, l’avantage que présente le village de Raqchi, est d’être protégé par l'institut national de la culture. On ne voit par exemple pas de peinture politique sur les murs comme on peut en voir sur quasi toutes les maisons péruviennes en périodes électorales.
Aussi, l’environnement du village est remarquablement bien préservé, les déchets sont ramassés.
Les constructions et l’artisanat utilisent les ressources locales.
Par ailleurs, dans les maisons aménagées pour le projet de tourisme solidaire, les ampoules utilisées sont à économie d’énergie. Les aliments sont majoritairement issus de l’agriculture locale.


Le climat est montagnard, c’est à dire chaud le jour et assez frais le soir. Penser aux vêtements en conséquence.
Ce site est certainement plus intéressant à visiter hors saison touristique (en septembre octobre par exemple), car les familles se sont tellement bien organisées qu'elles peuvent accueillir jusqu'à une quarantaine de touristes... cela rend moins intéressant les ateliers s’ils sont réalisés en grands groupes plutôt qu'en petit comité.
Il existe la possibilité d’avoir un traducteur anglophone ou francophone de la communauté en prévenant à l’avance.


Raqchi se situe à 120 km au sud de Cusco sur la route de Puno (25 km avant Sicuani). Sur la place du village où se trouvent les vendeurs de céramique, il faut demander aux personnes en costumes traditionnels des informations sur le tourisme « vivential » (solidaire), on ira vous chercher une personne responsable!


En 2010 :
La formule proposée vaut 90 sols/pp pour la nuit, trois repas, l’atelier céramique et une soirée (cérémonie et danses).


Contact à Raqchi :
Humberto Rodriguez
084/984820598
tourvivencialraqchi@hotmail.com

Par l’intermédiaire
-du réseau Pachapaqareq
http://www.corredorpuno-cusco.org/documentos/html/acrobat/pp/main.swf
-du réseau de tourisme communautaire « redturcomunitario »
http://www.redturcomunitario.com/index.php?c=destinos-raqchi
- du réseau redturs
http://www.redturs.org/nuevaes/articulo.php?ar_codigo=712&ca_codigo=36&ca_padre=