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Les "cartons rouges" au tourisme



 
  Honduras: L’indécent "Micos Beach & Golf Resort"
 

L’indécent "Micos Beach & Golf Resort"

Le futur grand projet touristique du Honduras exploite la beauté et la richesse culturelle des Garifunas mais en aucun cas, ne va aider cette population à sortir de la misère .

Ils ont appelé le futur projet touristique « Los Micos Beach & Golf Resort» et tous les Garifunas s'émeuvent à juste titre de ce nom… « Micos signifie singe, dans la langue garifuna. Vous voyez des singes sur la plage vous ? Leurs singes ce sont nous, les Garifunas » dit un jeune Garifuna de Miami : il ajoute, « ce projet est notre ruine et en plus ils nous insultent ». Et sans vergogne, le logo reprend un beau singe sur une plage …
Entre Tornabé et Miami, la population Garifuna est a peine informée du « plus grand projet touristique jamais construit au Honduras » comme le décrit l'actuel ministre du tourisme du Honduras, M. Thierry de Pierrefeu. En gros, personne ne sait ce que la population garifuna, des afro créoles présents dans la région depuis 1880, va devenir quand cet endroit sublime abritera un golf de 25 hectares , 2000 chambres d'hôtel, 170 villas, un spa, un centre de convention, une marina, etc

" Nous sommes inquiets pour l'environnement, pour les réserves d'eau en particulier. Personne ne répond a nos questions et il n'y a absolument aucune consultation de la population » exprime une habitante. EchoWay qui a également consulté le constructeur du futur golf, l'entreprise Gary Player, n'a pas obtenu de réponses au sujet de la consommation d'eau pour l'arrosage du golf. La population n'a jamais été convoquée par les promoteurs pour connaître les plans malgré les dires a la presse sur une soi-disant « consultation avec les habitants ». « Quelle consultation ? Nous ne savons même pas ce que c'est un hôtel cinq étoiles » ajoute cette autre habitante. « Nous sommes inquiets, c'est tout » dit simplement ce père de famille.


Il faut dire que les locaux n'ont pas vraiment confiance en leur gouvernement. Dans les années 90, quand surgit l'idée du projet, les habitants sont purement et simplement expropriés des 300 hectares de bande de plage contre quelques milliers de limpiras chacun . L'Institut du tourisme du Honduras vient de revendre cette même bande de terre 19 millions de dollars a la société qui s'est constituée pour réaliser le projet…
« Vous pensez bien que les Garifunas n'ont rien vu de cet argent alors que les habitants de Miami n'ont ni l'eau, ni l'électricité » ajoute un jeune du village.


A mesure que les investisseurs affluent – Taiwan d'abord, l'Italie depuis peu – les Garifunas s'inquiètent un peu plus. Le projet reproduit exactement les mêmes erreurs des grandes stations touristiques : aucune participation des habitants, pas de programme de formation pour les locaux et un luxe indécent qui vient se poser au milieu d'une beauté naturelle et de la pauvreté matérielle des Garifunas.
Car les promoteurs ont déjà prévu d'exploiter leur richesse culturelle et ne manquent pas sur leurs dépliants de mettre en avant la musique et la danse des Garifunas…

Le projet a débuté fin 2006...
Reste à soutenir les Garifunas d'une autre manière ….



Nous reproduisons une note de la Mission économique française au Guatemala dans son bulletin de janvier 2007 :
Le principal projet d’investissement touristique de la région centraméricaine est celui de la Baie de Tela sur la côte Atlantique du Honduras. Le projet, d’un coût de 300 MUSD, comprendra sur 311 ha 7 hôtels de luxe, dont 2 de 5 étoiles et 5 de 4 étoiles totalisant plus de 2 000 chambres, 168 villas et 1 terrain de golf de 27 trous. Ce projet devrait permettre d’accueillir 200 000 touristes supplémentaires et générer des recettes annuelles estimées à plus de 100 MUSD.

Par ailleurs, l’objectif de « Bahía de Tela » est de réorienter les flux de touristes vers les îles de la mer des Caraïbes et Copán, et de mieux répartir le développement de cette activité dans le pays. En plus de l’apport des investisseurs privés locaux, l’Etat s’est engagé à investir 18 MUSD et a obtenu un prêt de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) de 35 MUSD.
La Banque Centraméricaine d’Intégration Economique (BCIE) participe également au financement de ce projet. L’inauguration du premier hôtel « Los Micos Beach & Golf Resort » devrait intervenir à l’horizon 2008.
> Pour plus d'informations : http://www.websonicos.com/losmicos