Les "cartons rouges" au tourisme Le réseau Campagnes d'action
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Les "cartons rouges" au tourisme



 
  SAHARA : Sahara fragiles
 

Saharas fragiles

Il s'agit d'une charte réalisée par l'association Saharas Fragiles . Merci à Arnaud Contreras de nous avoir autorisé à la reproduire. - www.a360.org -

Le tourisme exerce des pressions sur les patrimoines naturels et culturels sahariens. Très souvent, il ne s'agit pas de vandalisme, mais d'un manque d'information et de sensibilisation à la fragilité des patrimoines sahariens.


Vous partez au Sahara ? Prenez le temps de lire cette fiche.

Elle indique quelques attitudes et gestes simples afin de voyager de manière responsable au Sahara, de respecter et préserver son patrimoine naturel et culturel.
Par vos comportements et pratiques responsables, vous participez au maintien d'un patrimoine fragile.

 

POURQUOI ALLEZ-VOUS AU SAHARA ?

> Parce que vous avez besoin de vivre selon un rythme différent, dans une nature totalement autre, intacte et propre.

> Parce que vous voulez contempler des témoignages des arts premiers, peints et gravés sur les rochers, dans de somptueux paysages.

POURQUOI S'INFORMER SUR LE PATRIMOINE SAHARIEN ?

> Parce que vous pourriez involontairement mettre en danger cet environnement fragile, priver vos enfants du plaisir de profiter à leur tour de tant de beautés.

> Parce qu'au Sahara, l'art rupestre et les gisements préhistoriques de surface sont les uniques archives qui nous permettent de comprendre l'environnement, le quotidien et l'imaginaire des premiers habitants de l'Afrique du Nord. Il est essentiel de les protéger afin de permettre aux chercheurs de continuer à étudier les ancêtres africains et méditerranéens.

QUELQUES GESTES SIMPLES POUR RESPECTER LE PATRIMOINE NATUREL DU SAHARA

> Avant de partir, laissez les emballages de vos nouveaux équipements chez-vous. Prévoyez quelques sacs étanches.

> Evitez de bivouaquer n'importe où. Suivez les indications des guides et chauffeurs formés.

> Le bois domestique est très rare au Sahara et sa regénération est lente ou nulle. Utilisez le plus possible le gaz ou le bois mort que savent trouver et sélectionner les autochtones qui vous accompagnent ; laissez-leur la gestion de cette ressource vitale pour la vie quotidienne des nomades.

> Evitez de prélever des plantes; elles peuvent retenir l'eau et sont parmi les espèces les plus menacées au monde.

> L'eau potable est un élément rare qu'il faut impérativement utiliser avec parcimonie et ne pas polluer. La survie des populations sahariennes en dépend. Pendant une année, un saharien utilise l'équivalent de la consommation mensuelle d'un touriste européen ! Mise à part l'eau de boisson, physiologiquement vitale, vos besoins quotidien (toilette), dans une petite bassine, doivent être très réduits. On fait sa lessive dans l'oasis, pas dans le désert !

> Evitez de faire vos besoins n'importe où et certainement pas à proximité des points d'eau ! Pensez à faire un trou de 30 cm de profondeur, que vous recouvrirez de sable avant de partir.

> Avant de quitter un bivouac, assurez-vous que ce lieu temporaire de votre activité est intact, non souillé. Remportez avec vous tous les déchets (y compris ceux censés être biodégradables tels les épluchures...). Conservez dans vos sacs étanches les sachets de nourriture lyophylisée, boîtes de conserve, paquet de cigarettes, mégots, briquets, piles, briquets, aérosols, emballages de pellicules photo, de k7, k7 vidéo et dv, aérosols, tubes de pommades. Brûlez tout ce qui peut l'être, notamment les lingettes, papiers, serviettes et tampons hygiéniques (après les avoir préalablement séché).

> Si vous ne pratiquez pas la méharée, utilisez des véhicules en bon état ; cela évite d'éventuelles pollutions.

> Privilégiez les randonnées en petits groupes de 5-6 à 10-12 personnes, avec les Touaregs ou des guides formés. Cela exerce moins de pression sur l'environnement et laisse le paysage intact.

QUELQUES GESTES SIMPLES POUR RESPECTER LE PATRIMOINE CULTUREL DU SAHARA

> Interdisez-vous de toucher ou "retoucher" les gravures et peintures rupestres. En posant vos mains dessus ou en les mouillant, vous réveillez systématiquement des micro-organismes en état de dormance depuis des millénaires. Ces derniers peuvent alors effacer les peintures en calcifiant ou sulfatant les surfaces. En aspergeant les plus belles parois ornées du Tassili n'Ajjer pour mieux les relever ou les photographier, des personnes, y compris des chercheurs, ont affaibli ou fait disparaître des centaines de peintures préhistoriques.

> Pour prendre de belles photos, attendez les lumières les plus favorables, celles du matin ou de la fin d'après-midi ; ou alors, utilisez un réflecteur de lumière (du type Lastolite).

> Evitez de déplacer ou de prélever tout objet archéologique des gisements de surface rencontrés : l'étude de ces artefacts n'est pertinente que dans leur contexte naturel et paléoculturel. Seules les missions archéologiques officielles avec l'accord des pays concernés sont autorisées à effectuer des prélèvements pour étude en laboratoire.

ATTENTION AUX SOUVENIRS!

> Réfléchissez bien avant de rapporter quelques souvenirs, objets préhistoriques ou curiosités géologiques naturelles. La législation internationale en vigueur prévoit des sanctions très lourdes pour tout ramassage sur site, rubriquages, moulages, interventions sur les parois d'art rupestre. D'autre part, les accords internationaux pour la protection des espèces interdisent l'importation d'espèces menacées ou vulnérables et des produits fabriqués à partir de ces espèces.

> N'oubliez pas que les plus beaux souvenirs ne sont pas matériels : ce sont les émotions et les images que nous offrent ce Sahara inépuisable de richesses naturelles et humaines ; celles d'un patrimoine naturel et culturel encore préservé et dont les générations futures doivent pouvoir jouir.

Gardons en mémoire cette parole saharienne: "Je laisse à ceux qui viennent le monde tel que je l'ai trouvé".