Les "cartons rouges" au tourisme Le réseau Campagnes d'action Forum "cartons rouges au tourisme"
a
 
 

"Cartons rouge" au tourisme

 
  BIRMANIE: Et si on voyageait intelligent?
 
Et si on voyageait intelligent?

Contribution de l'association Info-birmanie - www.birmanie.org

La Birmanie est le seul pays au monde où le développement touristique soit aussi directement lié aux violations des droits de l'homme les plus graves. Fondé sur le travail forcé, le tourisme ne bénéficie en rien à la population birmane.

Les aéroports aseptisés, les centres commerciaux modernes et les séjours proposés par les voyagistes procurent l'illusion d'un pays stable et prospère. Le développement du tourisme permet de cacher la vérité sur le régime actuel, l'un des plus répressifs au monde . Derrière ces décors factices, la junte poursuit sa stratégie de terreur : réquisition de travailleurs forcés, exécutions sommaires, viols, arrestations et
destructions de biens.

Travaux forcés au nom du tourisme
> Après le gaz et le pétrole, le tourisme constitue le principal champ d'investissements étrangers en Birmanie. Dés le début des années 90, la junte décida de faire du développement touristique l'une de ses priorités économiques. Cela s'est traduit, en 1996, par le lancement officiel du « Visit Myanmar Year » (Année du Tourisme en Birmanie). Cette campagne de promotion n'était autre qu'un stratagème économico-politique qui offrait à la junte la possibilité de se maintenir au pouvoir et de polir l'image négative de la dictature, d'attirer les investisseurs étrangers mais surtout de blanchir l'argent de la drogue et d'infliger des travaux forcés.

> En 1998, une commission d'enquête du Bureau International du Travail (BIT) a constaté que le recours au travail forcé par la junte était généralisé et systématique. Des millions de Birmans, tous âges et sexe confondus, ont été obligés de travailler dans des conditions d'esclavage.
Beaucoup d'entre eux y ont laissé leur vie. Au nom du tourisme, c'est aussi 3 millions de personnes qui ont été chassés de chez elles pour être déplacées dans des « cités nouvelles ». L'exemple le plus flagrant est celui de la cité historique de Pagan.

85 tours-opérateurs français
> Les touristes internationaux qui voyagent le plus en Birmanie sont les Taiwanais, les Français, les Allemands et les Japonais . En France, la Birmanie est devenue, depuis quelques années, une destination en vogue qui attire par « son côté authentique et préservée » et environ 85 tours-opérateurs programment ce pays dans leur brochure.

> La majorité de ces séjours se fait dans le cadre de voyages organisés. Il serait illusoire de penser qu'un touriste puisse contribuer à l'ouverture de la Birmanie vers l'extérieur. La population birmane n'a pas le droit de communiquer avec les étrangers sous peine d'arrestation et d'emprisonnement. Faire du tourisme en Birmanie n'est absolument pas basé sur l'échange et le lien social, et les chances de développer un contact constructif sont presque réduites à zéro.

Profits exportés loin de la Birmanie
> Parallèlement à l'ouverture économique et touristique du pays, l'industrie du sexe prend son essor en Birmanie et la prostitution destinée aux étrangers ne cesse de croître. Il est fort à craindre que le développement du tourisme ait le même effet que celui de la Thaïlande dans les années 80, qui a énormément contribué à l'explosion du tourisme sexuel. Selon ECPAT International, environ 700 000 personnes seraient contaminées par le virus du Sida et ce chiffre ne cesse d'augmenter.

> La majorité des richesses engendrées par le tourisme est exportée d'une manière ou d'une autre . L'importation de biens d'équipements et de denrées alimentaires destinés aux touristes en est le parfait exemple. Ces profits et investissements massifs, qui ne sont pas réinjectés dans des projets de développement local, engendrent un manque à gagner considérable pour d'autres secteurs économiques, comme l'éducation et la santé.

Un choix politique: le boycott
>
Actuellement, seule la plaine centrale de Birmanie, le triangle Rangoon-Mandalay-Pagan, est ouverte au tourisme. Le reste du pays, dont les régions peuplées de minorités ethniques, est interdit d'accès . Afin d'enrayer d'éventuels mouvements de rébellion contre le pouvoir central de Rangoon, la junte mène une politique d'annihilation de ces populations. Les touristes ignorent le plus souvent la situation.

> Il est des pays où il n'existe pas de force alternative à une situation de violence, ni de groupes d'opposition constitués et identifiables. Il est donc important de s'y rendre afin de contribuer à l'ouverture de ces pays. Ce n'est pas le cas de la Birmanie , où l'opposition est clairement identifiable , organisée et reconnue sur le plan international.

> L'opposition birmane, avec comme figure de proue Aung San Suu Kyi , Prix Nobel de la Paix , a appelé au boycott touristique tant que la démocratie ne serait pas instaurée. En allant en Birmanie, les touristes légitimisent la dictature militaire au pouvoir et cautionnent une économie fondée sur la drogue, le travail et les déplacements forcés, ainsi que des violations massives et systématiques des droits de l'homme.

> En savoir plus : lire la campagne d'information pour un tourisme responsable en Birmanie

Pour plus d'informations sur la Birmanie , consultez le site internet de l'association Info-Birmanie : www.birmanie.org

EchoWay soutient la campagne d'Info Birmanie: