Consulter les adresses Un guide à emmener ? Partir avec une agence Ecovolontariat
a
 
 
Mexique
Tucan Verde Yaaxbache




Région, ville la plus proche : Chiapas - Palenque
Auteur et dernière mise à jour : EchoWay (Maxime), juin 2006


Même s’il ne répond pas strictement aux critères du tourisme solidaire, Tucan Verde est le seul campement du village de Lancanja Chansayab se rapprochant le plus de ce concept. C’est aussi celui qui est délaissé par le Gouvernement et qui a conservé une bonne éthique.


Le campement Tucan Verde vous offre la possibilité de partager de manière authentique la vie d’une famille Lacandon, sa culture maya, sa langue, sa cuisine, ses rites, bref d’apprendre et de comprendre l’environnement de ce peuple. Une expérience enrichissante, vraie et spontanée, dans un village où le tourisme et la présence des évangéliques ont eu un impact social extrêmement négatif, en fractionnant l’organisation communautaire de ses habitants.
Présence de touristes responsables souhaitée d’urgence…


La selva Lacandona est réellement une merveille du Chiapas. Celle-ci renferme une biodiversité exceptionnelle et est donc proportionnellement convoitée à diverses fins commerciales. Cette zone est un réservoir d’eau, où cascades, rivières et lagunes, sont plus belles les unes que les autres.
La flore est très variée et de nombreuses plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle. Une faune remarquable se laisse également entrevoir pour qui s’aventure dans la selva (cerfs, tapir et autres insectes inconnus en tout genre…), ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux dont des toucans durant les mois d’août et septembre.


Les Lacandons qui vivent actuellement dans cette zone ne sont pas le peuple indigène autochtone de la selva Lacandona, comme tout le monde le laisse croire. Ceux-ci y vivent certes depuis longtemps mais sont originaires du Yucatan. De nombreuses similarités entre le maya parlé dans le Yucatan et celui dans la selva Lavandona, ont été retrouvées. Ils se considèrent pourtant comme « Hach Winik », le « vrai peuple ».
Ismael et sa famille vous feront eux partager une culture Lacandon plus intacte que dans le reste du village.
Deux sites archéologiques d’intérêts (Bonanpak et Yaxchilan) sont à découvrir, ainsi que de nombreuses grottes cachées dans la selva et révélant les traces de la présence ancestrale du peuple maya dans cette région (dessins, tombes, etc…).


L’activité principale du campement est le volontariat, où vous pourrez, en échange de votre implication modeste dans le développement du site, partager l’environnement de la famille d’Ismael.
Tucan Verde vous offre également la possibilité de découvrir la forêt Lacandon, ses cascades, lagunes, sa faune et sa flore, ses grottes, à travers plusieurs balades dans la selva. Plusieurs types de randonnées peuvent être envisagées en fonction de vos désirs, de quelques heures à 2 ou 3 jours.

Ismael et sa femme font également de l’artisanat (colliers, sculptures sur bois), pour ceux que cela intéresse, il y aura sûrement une petite place pour développer vos talents artistiques.


Tout a commencé quand Ismael se rendait à Palenque, Comitan ou San Cristobal pour vendre son artisanat. De là et des relations établies avec quelques étrangers curieux de découvrir l’environnement traditionnel des Lacandons, Ismael a commencé à inviter ces personnes chez lui. De fil en aiguille et grâce au bouche à oreille, une petite activité « touristique » est donc née et a permis de générer un peu d’argent pour construire des cabañas basiques et faire les premiers aménagements du campement en 2002. L’implication des volontaires et les conseils des visiteurs ont fait évoluer et font toujours évoluer le campement en fonction des sensibilités de chacun.

Tucan Verde est le seul campement non appuyé par le Gouvernement dans un village qui en compte près de 14. Les raisons : pour Ismael les autorités ne l’ont pas averti du programme de financement et ont distribué l’argent entre amis ; pour les autres, Ismael n’aurait pas voulu travailler et accepter les conditions du programme. Toujours est-il que cela a permis à Ismael de garder son indépendance, de na pas construire de cabañas en dur comme dans tous les autres campements, et drainer une « clientèle » de touristes responsables.

A l’heure actuelle, Tucan Verde n’a toujours pas reçu un seul financement du Gouvernement et Ismael n’en veut d’ailleurs pas, les aménagements et projets en cours ne dépendent donc que de l’investissement des volontaires et de l’argent des visiteurs.


Les Lacandons ont toujours été considérés comme le peuple ayant le plus conservé sa langue, ses traditions, sa culture, ses rites, etc…, mais la réalité est tout autre. La situation de Lacanja Chansayab est désastreuse, réellement préoccupante et si rien n’est fait dans les plus brefs délais, celle-ci sera irréversible.
Le développement d’un tourisme non maîtrisé dans le village, impulsé et imposé par le Gouvernement, a entraîné une forte perte d’identité culturelle et une folklorisation de celle-ci, des conflits entre habitants, ainsi que l’arrivée de valeurs occidentales contraires aux traditions locales (importance de l’argent, individualisme…). Les évangéliques s’attachant d’un autre côté à faire rejeter aux mayas leur religion, leurs rites, les qualifiant de magie noire et de contraires au christianisme, contribuent à accentuer cette fracture sociale.
L’investissement financier massif du Gouvernement du Chiapas dans la promotion touristique de cette zone sans aucun programme de formation entraîne une folklorisation de la culture Lacandon. Les responsables de certains campements ne revêtant leur tenue traditionnelle uniquement parce que le Gouvernement leur a dit que c’était ce que voulait voir les touristes…

L’importance grandissante de l’argent pour cette communauté est dangereuse également pour l’environnement, en tentant les habitants d’exploiter les ressources naturelles de leur forêt, principalement le bois. Les structures d’hébergement en dur construites par le Gouvernement ne respectent ni l’environnement, ni l’architecture traditionnelle. Les habitants n’ont reçu aucune formation en écotourisme ou en protection de l’environnement et la présence dans le village de touristes « classiques » amenés par les agences de voyage ont et auront de plus en plus un impact écologique certain.

En tant que « touristes responsables », nous avons un rôle d’exemple à donner afin de ne pas aggraver la situation présente.


Un jardin organique a été développé par le campement, mais a apparemment été abandonné. Faute d’argent il n’y a pas vraiment de programme établi.
Ismael élève également ses propres poulets pour sa consommation personnelle pour l'instant.

Au niveau social, Ismael vend son propre artisanat mais également celui de certains de ses amis pour les aider. Il n’y a par contre pas de réel projet de développement social pour la communauté pour les raisons précédemment expliquées.


L’hébergement est basique, le campement possède 4 cabañas, dont 3 avec lits et hamacs munis de moustiquaires. La quatrième abrite une tente et un hamac. La capacité totale est de 12 personnes environ. « La casa en el arbol », une cabane dans les arbres (en hamac simplement), est également à votre disposition (je vous la conseille…).
Il n’y a pas encore de douches mais il s’agit du prochain investissement. En attendant, la cascade du site fait office de douche revitalisante, sans savon ni shampoing bien entendu, à moins qu’ils soient sans phosphates.

Concernant la nourriture, une partie des aliments vient directement de la production du campement (fruits, œufs, poulet et quelques légumes), le reste est produit localement. La cuisine est traditionnelle, les tortillas fait maison, et en plus c’est bon !


Le travail des volontaires est très important dans ce campement. C’est grâce à cet investissement que ce lieu va conserver son intégrité par rapport aux autres et va se développer dans le sens du tourisme solidaire. N’hésitez pas à y rester quelques semaines ou plus, vous serez hébergés et nourris en échange de votre collaboration.


Il n’y a pas de douches dans le campement, mais cela est en projet.


L’électricité est présente sur le site mais peu utilisée, en raison du coût et de la présence de nombreux moustiques…


Le campement réalise le tri des déchets, entre organiques et inorganiques, utilisés pour faire du compost.


Nous vous invitons à lire notre article sur le développement du tourisme au Chiapas avant de vous rendre dans un des projets présentés dans cette zone. En effet, nous avons volontairement choisi de faire la promotion de certains lieux un peu en dehors du cadre stricte de l’écotourisme ou du tourisme solidaire, car ceux-ci nécessitent la présence de touristes responsables pour contrebalancer l’arrivée d’un tourisme plus classique dans certains endroits.

Important :
Lacanjà Chansayab est un village où il existe de nombreux problèmes comme vous avez pu le constater. Une attitude neutre, ouverte et curieuse, vous permettra de passer un séjour vraiment enrichissant.

Equipement :
Cela dépend beaucoup de la saison, mais il ne fait jamais froid, parfois un peu frais et très pluvieux de mi mai à octobre. Adaptez votre équipement en fonction de la période. Protection contre les moustiques de mise.

Photos :
Les Lacandons se sont ouverts au tourisme (un peu trop ?), il n’y a donc pas vraiment de problèmes pour prendre des photos. Demandez lorsqu’il s’agit de personnes, surtout pour des femmes ou des enfants.


Depuis Palenque, prendre la route vers le sud-est, « la carretera fronteriza » jusqu’au croisement San Javier vers Lacanjá Chansayab. Au deuxième croisement, laisser la route vers les ruines de Bonanpak sur votre gauche et vous arriverez à Lacanjá.
En colectivo, de palenque à Lacanja, 60 pesos, 2h compagnie transporte chamoan, ou, transporte chankala, ou transporte benemerito de las americas.
Sinon, prenez un colectivo jusqu'au croisement san javier 50 pesos, puis un taxi pour lacanja (20 pesos par personnes)

Attention, il existe 14 campements dans un village de 600 habitants, ne vous trompez pas et regardez les pancartes, vous pourriez être déçus…


Cabaña : 60 pesos par personne
Dortoir (jusqu'à 12 pers) : 50 pesos par personne Hamac ou camping (matériel non fourni): 20 pesos.

Nourriture : cuisine à disposition ou dejeuner et repas servi sur commande (entre 20 et 30 pesos).
Le prix du guide est de 100 pesos par jour et par groupe.


Ismael Chansaap Najkin Yuk
Comunidad Lacanjá Chansayab – Selva Lacandona
Municipalité d’Ocosingo – Etat de Chiapas
E-Mail : campamento.yaaxbache@gmail.com