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Costa Rica
La Amistad




Région, ville la plus proche : Province de Puntarenas - Golfe de Nicoya - Isla de Chira
Auteur et dernière mise à jour : EchoWay (Maxime), juillet 2006


Ahhhhh... l’ambiance des îles !!! Toujours particulière… L’île de Chira ne déroge pas à la règle : tranquillité, sympathie des gens, bonne humeur, beauté des paysages, voilà pour la partie visible. La face cachée n’est pourtant pas loin, problèmes sociaux, économiques, machisme, droit de propriété, méga projets touristiques…
Un projet de longue haleine, semé de difficultés, où d’importantes barrières sociales ont été brisées par un groupe de femmes pour arriver à proposer un tourisme où la dimension humaine est primordiale.


La bonne humeur qui règne sur l’île de Chira et particulièrement à l’auberge La Amistad, ne vous feront pas regretter le détour. Après avoir traversé le Golf de Nicoya et navigué entre les mangroves, vous atteindrez le petit port de l’île qui vous plongera directement dans l’ambiance !
Les quatre femmes qui gèrent ce projet de tourisme vous accueillent dans un centre où les chambres et le restaurant sont fabriqués tout en bois et de manière artisanale. Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour aller explorer l’île et connaître ses habitants : des vélos (activité qui se prête particulièrement à la topographie de l’île), des sentiers et d’autres petits projets communautaires dispersés dans l’île (artisanat, production d’huile de palme, etc..).


L’île n’est pas grande et peut s’explorer en vélo en une ou deux journées. Les paysages de l’île sont variés, passages en forêt, plages, vues sur mer, petits villages, mais ce qui caractérise réellement l’île est sa tranquillité, sa joie de vivre, toute l’ambiance qui règne autour.
Chira ne possède pas en soi de spécificité particulière au niveau floristique et faunistique. Par contre, un tour en bateau près de l’île aux oiseaux vous permettra d’apprécier une quantité innombrable d’oiseaux aux espèces variées (pélicans, mouettes, hérons, etc…), cohabitant sur un espace minuscule, où ils ont établi leur zone de nidification entre mars et août. Un spectacle impressionnant !


Beaucoup moins métissés que les costariciens du continent, les habitants de l’île sont particulièrement agréables pour qui a envie de briser la première apparence un peu bourrue des pêcheurs locaux. En effet, l’activité piscicole est l’économie majeure de l’île et la vie de pêcheurs, autant pour les hommes que pour les femmes (qui bien souvent travaillent avec leurs maris), n’est vraiment pas facile. Mais derrière cela se cache une sensibilité, un humour et une joie de vivre communicatifs et caractéristiques de l’île.
L’activité économique de l’île tend à se déplacer un peu vers le tourisme (de manière directe et indirecte), mais cette activité reste encore marginale par rapport à la pêche, qui est la source de revenus principale des habitants. Les terres, à la salinité trop élevée, ne sont pas assez fertiles pour l’agriculture, rien ne peut donc être produit sur place.


L’excursion en bateau à l’île aux oiseaux durant la période de migration et de reproduction (mars à août), est un spectacle impressionnant. En effet, le nombre d’oiseaux qui cohabitent sur un espace minuscule est fascinant !

Les autres activités du centre sont moins formelles et laissent libre cours à votre imagination et votre envie d’aller explorer l’île et ses occupants. Pour cela le vélo est le moyen le plus adéquat, les pistes sont en bon état et relativement plates. Les enfants des femmes qui gèrent le centre sont d’excellents guides!
A pied, un sentier qui part du centre vous emmènera jusqu’à un mirador où la vue, d’un côté sur la péninsule de Nicoya et son Golf, et de l’autre sur Puntarenas, est saisissante (pour une meilleure vue, préférez la saison sèche où la végétation est moins abondante).
Vous pourrez également aller visiter le centre d’artisanat géré par un autre groupe de femmes de l’île, situé non loin de l’auberge.


Tout l’intérêt du projet et ce qui en fait sa spécificité et son ambiance particulière réside dans son histoire, intimement liée à celle de l’île.
Tout a commencé en 2000 lorsqu’un groupe de onze femmes a commencé à se réunir pour parler entre elles de leurs problèmes, conjugaux (violence des maris) et économiques, de leur situation en tant que femmes, de leurs droits et des solutions qui s’offraient à elles. Peu à peu, grâce à l’aide d’associations sur le droit des femmes, des idées sont nées, dont celle de proposer une activité touristique dans l’île, méconnue des touristes et pas ou peu fréquentée.
"Quelle idée saugrenue ! Un groupe de femmes qui a un projet ? En plus touristique ! Ça ne marchera jamais et nous ne voulons pas de touristes sur l’île", s’écrièrent en chœur les époux de toutes ces femmes. Qu’à cela ne tienne, quatre des onze femmes du début décidèrent de quitter leurs maris et d’emmener leurs enfants (une ribambelle…), afin de tenter l’aventure.
Les contacts se créent peu à peu mais l’opposition et le mécontentement des habitants de l’île se font menaçants, tout se fait en cachette. Les quatre femmes travaillent seules et avec les premiers financements (Programme des Petites Donations du PNUD, coopération avec le Canada, etc…), elles commencent à construire de leur propre main un bateau pour pouvoir amener les premiers touristes (qui dorment au début dans leurs maisons) visiter l’île aux oiseaux. Celles-ci parviennent finalement à acheter un terrain et à construire, toujours de leurs propres mains, le centre d’hébergement et le restaurant.

Peu à peu, les habitants de l’île se rendent compte que le projet a abouti, que le tourisme n’amène pas que des effets négatifs, et que l’échange avec le visiteur s’avère enrichissant. Les mentalités évoluent, des groupes de femmes s’organisent pour monter d’autres projets et les maris reviennent sous condition de prouver qu’ils sont capables de faire quelque chose pour la communauté (une association de protection des ressources marines s’est ainsi créé pour limiter la pêche pendant la période de reproduction).


Les problèmes sociaux ont déjà pas mal été évoqués au cours de l’historique du projet, ajoutons les problèmes d’alcool des hommes, le machisme, des conditions de travail difficiles et l’impossibilité de cultiver la terre, ce qui sous-entend une dépendance alimentaire vis-à-vis du continent et l’obligation de « payer pour manger ». Ce facteur est de plus aggravé par des ressources marines en chute libre et une activité piscicole qui est donc de moins en moins rentable, et le futur n’est pas fait pour améliorer ce secteur d’activité…

Autre problème de taille qui préoccupe énormément les habitants de Chira et de toutes les petites îles du Golf de Nicoya, est le droit à la propriété. Aujourd’hui, les habitants de l’île ne sont pas propriétaires de leurs terrains mais bénéficient d’un droit d’usufruit de la parcelle qu’ils occupent depuis des générations entières. Cependant cette loi n’est pas satisfaisante car les habitants ne sont pas propriétaires et ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent de leur terrain, les projets de développement sont ainsi limités, mais la vente de leur terrain est également illégale, bien que cela se fasse. L’Etat veut donc apporter une solution à ce problème en changeant la loi et transférant le droit d’exploitation de la terre en droit de propriété.
C’est là que les problèmes commencent pour les habitants car certains veulent vendre (à des étrangers et pour faire de grands projets touristiques comme il en existe une multitude dans la péninsule du Guanacaste), d’autres terrains ont déjà été vendu à des étrangers et cela légaliserait leur présence, bref une proposition de loi pas satisfaisante pour ceux qui souhaitent rester sur l’île, à l’impact social et écologique préoccupant.
Lors de notre visite du projet, un des partis d’opposition du Gouvernement, le PAC (Partido de Acción Ciudadana), était présent pour échanger avec les habitants et trouver des alternatives à cette modification de loi). En août 2006, le problème n’était toujours pas résolu.


L’auberge de La Amistad ne possède pas à proprement dit de projets de développement sociaux ou écologiques.
Ce qui est important dans ce projet est le modèle et l’exemple que ces femmes ont donné à beaucoup d’autres pour sortir de leurs problèmes quotidiens. L’engagement, la motivation et le courage dont on fait preuve ces quatre femmes sont à eux seuls un projet de développement social. Celles-ci ont fait énormément évoluer les mentalités locales.

Au niveau écologique, c’est le même scénario, rien de très officiel mais indirectement elles ont obligé les hommes à créer une association pour mieux gérer les ressources marines, limiter la pêche dans certaines zones et l’interdire pendant la période de reproduction, bref des avancées importantes.
La responsable actuelle est également pompier volontaire et fait beaucoup de sensibilisation sur les problèmes d’incendie sur l’île.


La capacité actuelle du centre est d’environ 16 personnes. La structure d’hébergement est magnifique, toute en bois, avec une partie contenant deux chambres individuelles d’environ 3-4 personnes chacune (avec salle de bain et électricité) et une mezzanine avec une dizaine de matelas sur le sol (toilettes et douches communes).

Les repas sont servis dans un restaurant lui aussi construit tout en bois et vraiment accueillant. La cuisine est traditionnelle, simple mais variée. Les produits ne sont malheureusement pas issus de l’île à cause des problèmes déjà évoqués, mais sont achetés à San Pablo, le village le plus près situé sur la péninsule de Nicoya.


Information aux voyageurs pour limiter la consommation d'eau.


En période sèche, les femmes utilisent un four solaire pour préparer les repas.


Les déchets organiques sont utilisés comme fertilisants. Les autres sont malheureusement brûlés, l’extraction vers le continent étant extrêmement coûteux. L’utilisation de plastiques et de verres est limité et réutilisé tant que possible.


Santé :
Pas de vaccin obligatoire, fièvre jaune et typhoïde recommandées.

Equipement :
Le climat sur l’île est plus chaud que sur le reste du continent (cela ne veut pas dire qu’il ne pleut pas…) et l’ambiance décontractée.

Conseil :
Aventurez-vous dans l’île! N’hésitez pas à vous arrêter discuter avec les gens, vous en apprendrez beaucoup sur leur mode de vie et leurs préoccupations.


Le transport est assuré par le bateau de l’auberge depuis le port de San Pablo, péninsule de Nicoya (bus direct depuis San José à 6 heures du matin, demander au chauffeur de vous laisser à la délégation de police de San Pablo, et de là faire du stop ou marcher 45 minutes environ jusqu’au port). Des bateaux partent également de Puntarenas mais pas tout le temps, mieux vaut se renseigner au préalable.
Si vous possédez une voiture, vous pourrez la laisser sans problèmes au port de San Pablo.


La chambre individuelle coûte 10 000 colons soit environ 20 US dollars (de 3 à 4 personnes), et 2 000 sur la mezzanine.
Les repas sont à 1 500 colons.
Ces prix incluent le transport en bateau depuis San Pablo, la location des vélos, mais pas l’excursion à l’île aux oiseaux.

Une solution simple est de passer par ACTUAR, le réseau de projets communautaires auquel appartient La Amistad qui propose un package à la journée ou sur 2 jours.


Deux possibilités pour vous rendre à l’auberge La Amistad de l’île de Chira, en les contactant directement, ou en passant par ACTUAR, le réseau de projets de tourisme communautaire auquel appartient l’association. Pour plus de renseignements sur ce réseau, consultez sur notre site leur fiche de présentation à San José, ou directement :
www.actuarcostarica.com
info@actuarcostarica.com
P.O. Box: 719-1260, Costa Rica
Tel: (506)248-9470 / Fax: (506)248-9731

Liliana Martinez
Présidente de l’association
La Amistad
Isla de Chira
Tel : (506) 661 32 61 (auberge) / (506) 661 46 13 (cellulaire)