Région, ville la plus proche : Réserve Indigène Talamanca-Bribri - Bribri - Puerto Viejo Auteur et dernière mise à jour : EchoWay (Maxime), juillet 2006 mise à jour Philippe Falbet fin 2010
Yorkín est sans doute un des meilleurs projets de tourisme communautaire du Costa Rica. Qualité du service, ambiance chaleureuse dans le village et partage de moments privilégiés avec les habitants, sont la recette réussie de ce projet. Les membres de l’association ont compris ce qu’était un projet communautaire, ici pas de client ou de prestataire de service, mais des gens d’horizons différents qui vivent ensemble pendant une après midi, une semaine ou plusieurs mois, c’est selon… Un projet vraiment réussi, monté par une communauté indigène isolée, dont le seul moyen d’accès est à l’heure actuelle la marche ou la pirogue.
L’association « Estibrawpa » ("Les femmes artisanes" en langue Bribrí), vous emmène à la découverte de la culture indigène Bribrí du Costa Rica, dans un excellent projet de tourisme communautaire intégré.
Une présentation du projet, une visite du village et des plantations de cacao vous permettra de découvrir l’environnement naturel et social. Une démonstration du processus de transformation du cacao, des cours de langue Bribrí, un bain dans la magnifique rivière Yorkín ou encore un atelier de tissage des palmes utilisées pour les toits des maisons, vous donneront envie de connaître davantage ce peuple. Ce sont également les rencontres spontanées et les jeux improvisés avec les enfants qui vous feront passer un séjour des plus agréables.
Vous apprendrez ainsi à mieux connaître cette culture, ses traditions, sa langue et son économie, ainsi que l’importance de ce projet dans la revalorisation de la culture indigène traditionnelle, dans un village où peu d’années auparavant, le plastique, les sodas importés et la culture occidentale régnaient en maître…
La zone Sud Est du Costa Rica, c’est à dire la région de Talamanca et principalement le Parc National La Amistad, abrite la plus importante forêt primaire du pays, c’est à dire une forêt qui n’a jamais été altérée par l’Homme. Une région très humide où l’on va retrouver une végétation caractéristique de la forêt tropicale humide. Les bananeraies et les cacaotiers sont les espèces majeures cultivées dans cette partie du Costa Rica.
Une belle forêt, avec des parties primaires et d’autres en régénération, borde le village de Yorkín. La zone proche du village n’est habitée que par très peu d’animaux, vous pourrez cependant apercevoir un bon nombre d’oiseaux, des singes, etc… La zone est également très riche en espèces de plantes et d’arbres.
L’intérieur de la jungle est, elle, peuplée par des jaguars ou autres pumas, ainsi que par des animaux plus habituels au Costa Rica (singes, paresseux, dindes sauvages, sangliers, etc…).
Les habitants de Yorkín sont des indigènes Bribrí et parlent encore entre eux le Bribrí, une langue propre. Les Bribrí sont en fait des Cabécars, le peuple indigène du Costa Rica qui régnait jusqu’à l’arrivée des colons espagnols. Suite à des problèmes internes, une partie de la population indigène a formé un sous-groupe, les Bribrí.
Ceux-ci habitent aujourd’hui cette zone de Talamanca, aujourd’hui classée en « Réserve indigène de Talamanca Bribrí ». La culture et l’Homme sont « mis sous cloche » par le Gouvernement, comme la nature. Nous éviterons autant que possible de parler ici de « réserve », le terme étant, à notre avis, péjoratif et inadapté à la situation à laquelle fait face le peuple indigène au Costa Rica.
De très nombreuses activités sont proposées par l’association. Le temps dont vous disposerez et votre intérêt pour découvrir le peuple Bribrí influenceront les activités pratiquées lors de votre séjour.
À la journée, il est en général proposé, après l’arrivée en pirogue, une visite du village, de l’école, des plantations de café et de bananes, etc… S’en suit une explication du projet, des activités menées par l’association, etc… et d’un déjeuner typique. L’après-midi, encore une fois selon le temps dont vous disposez, est consacrée à une démonstration sur le cacao où l’on vous explique tout son processus de transformation, un atelier de tissage de feuilles de palmiers pour faire le toit des maisons, des cours de Bribrí, une présentation de l’artisanat réalisée par les femmes du village, etc…
Pour ceux qui restent plus longtemps, rien ne presse, vous aurez du temps pour discuter avec les gens du village, aller vous baigner dans le superbe fleuve qui borde le village, aller faire une balade dans la forêt, jouer avec les enfants, etc…
Vous pourrez également demander à aller faire une balade en canoë sur le fleuve ou pratiquer le tir à l’arc avec des arcs et des flèches traditionnels.
L’association Estibrawpa s’est formée, encore une fois, grace à l'initiative d'un groupe de femmes du village qui a pris conscience de sa place et de son existence en tant qu’être humain, dans une société patriarcale où l’homme a tous les droits.
Il existe pourtant de très nombreuses différences avec les autres projets. Tout d’abord, le groupe de Yorkín est pionnier en matière de tourisme communautaire car l’association s’est fondée en 1985 et a commencé à se former, à développer son approche par rapport au tourisme et à recevoir des gens, parmi les premiers au Costa Rica.
L’objectif premier fut de diversifier les sources de revenus, liées exclusivement à la production de bananes et de cacao organiques. L’aventure n’a pas été facile, de très nombreuses femmes ont dû abandonner le projet en cours de route à cause des problèmes conjugaux engendrés par leur activité et des menaces de leurs conjoints. Les problèmes ont duré 13 ans, et seule une femme du groupe initial, Bernarda Morales Marí, a réellement pu se consacrer à ce projet, se former, participer à des ateliers d’auto estimation de soi, de formation de projets, etc…, et transmettre par la suite ses connaissances à d’autres membres du village. Aujourd’hui, la cohabitation avec les hommes est beaucoup plus tranquille, ceux-ci ont compris l’intérêt qu’ils avaient à laisser l’association recevoir des touristes et le groupe est d’ailleurs constitué de beaucoup d’hommes qui sont maintenant intégralement impliqués dans le projet.
Yorkín a été confronté à de nombreux problèmes écologiques et sociaux, tous liés entre eux.
Le principal conflit dans le village est apparu lorsque 2 groupes, un constitué d’hommes qui voulaient accentuer la production et se spécialiser dans la culture intensive de la banane (déforestation plus utilisation d’engrais chimique), et l’autre constitué de femmes qui voulaient se dédier à la conservation de l’environnement, ont chacun voulu participé au Programme des Petites Donations du PNUD. Le projet du groupe des femmes ayant été préféré à celui des Hommes, les conflits hommes – femmes se sont accentués dans le village.
Dans les années 80 et 90, la plupart des hommes travaillaient à l’extérieur du village, près de la côte pacifique, dans les immenses plantations de bananes bourrées de pesticides. Ceux-ci ne rentraient que très rarement voir leur famille, amenant avec eux produits importés achetés au supermarché, boissons gazeuses, et autres vices citadins, qui ont complètement bouleversé les modes de vie locaux, délaissant les produits naturels trouvés dans la nature, etc… L'acculturation de ce peuple est donc une vraie réalité.
Cependant, grâce au travail réalisé par l’association, la tendance est en train de s’inverser et une prise de conscience de la richesse de la culture est en train de renaître chez les habitants et surtout parmi les jeunes.
L’association travaille au quotidien sur les questions sociales et écologiques du village, au niveau de la sensibilisation des enfants à la protection de l’environnement, mais également des adultes.
L’école et le collège sont par exemple aidés financièrement par les revenus de l’association pour acheter du matériel, des livres, etc…
Estibrawpa fait également partie, comme beaucoup de projets de cette zone, du « Corredor Biologico de Talamanca », association dédiée à la protection de l’environnement, à l’éducation environnementale et à l’agriculture organique. Yorkín leur consacre 1% de ses bénéfices tous les ans.
Les familles qui font partie de l’association ont le droit de demander une aide à l’association pour un besoin spécifique (un panneau solaire, du matériel de construction, une bourse pour un enfant qui veut faire des études, etc…). Le Conseil d’Administration se réunit et décide s’il octroie l’aide à la famille ou pas. Chaque année, une famille bénéficie de cette aide.
Le cyclone de 2008 ayant emporté l'auberge communautaire, une « casa de las mujeres » de plein pied a été construite à l'intérieur du village, à environ 500 mètres de la rivière. 6 chambres peuvent accueillir 15 personnes dans la « casa de las mujeres ». Simples et rustiques avec lits moustiquaires, et pour la plupart salle de bains avec douche.
L’association peut également fournir des tentes pour héberger des groupes plus importants.
Le confort est sommaire, ne vous attendez pas à une auberge luxueuse, il n’y a ni eau chaude ni électricité.
L’alimentation est très correcte, les cuisinières bien organisées. La nourriture est produite localement dans la majorité et organique dans la mesure du possible. Le tout est typique de l’alimentation du Costa Rica, RICA !!!!
Il est possible de venir faire du volontariat à Yorkín, à vous de proposer quelque chose à faire. Les cours d’anglais ont en général la côte. Le village manque également beaucoup de professeurs, principalement au collège mais aussi au primaire, avis aux enseignants… Différentes activités peuvent être trouvées aux volontaires, construction, entretien, etc…
Les constructions sont toutes réalisées avec des matériaux traditionnels et depuis peu il y a l'électricité dans le village.
Information aux touristes pour limiter la consommation d’eau.
Panneaux solaires permettant de réduire la consommation d’énergie. Information aux touristes pour limiter la consommation d’électricité.
Séparation des déchets organiques, utilisés comme fertilisants pour le sol, et non organiques. Pas de recyclage ou de séparation, le reste est brûlé.
Santé :
Pas de vaccin obligatoire, fièvre jaune et typhoïde recommandées.
Equipement : Quand il pleut beaucoup les chemins du village ne sont praticables qu’avec des bottes ou des bonnes chaussures de randonnée. Pensez à l’antimoustique et aux vêtements légers et imperméables.
Photos : Il est interdit de prendre des photos des membres du village qui ne sont pas dans l’association. Idem pour les photos dans le village, des maisons, etc…, demandez toujours car l’association a déjà eu des problèmes avec ça, ne photographiez donc que des personnes ou des biens en relation avec l’association.
Il est important de parler un minimum d’espagnol car les indiens bribris ne parlent pas anglais. Et visiter ce lieu sans pouvoir échanger avec les hôtels serait vraiment dommage !
Alors, y aller… c'est difficile! Yorkín se situe au bord du fleuve qui marque la frontière entre le Costa Rica et le Panama.
Tout d’abord il faut se rendre à la ville de Bribrí, facile depuis San José en prenant un bus en direction de Sixaola (frontière avec le Panamá). Il est conseillé auparavant de demander si le bus fait un détour par Bribrí. Une fois rendu dans cette vile, vous devez prendre un autre bus en direction de Chiroles (par Bambou attention, car il y a deux routes pour aller à Chiroles), et descendre à Bambou. Généralement les visiteurs se rendent à Yorkín en pirogue, des membres de la communauté viendront vous chercher. Il est également possible de traverser le fleuve en pirogue et de marcher environ 3 heures jusqu’au village.
Attention, si vous montez en pirogue, seuls les sacs à dos de taille moyenne sont acceptés.
Les prix sont à voir directement avec les responsables du projet. En effet, celui-ci va dépendre des activités que vous voulez faire, de la manière dont vous allez vous rendre dans le village (à pied ou en pirogue), du nombre de nuits, etc...
Pour un séjour d'une journée et une nuit, transport en pirogue à moteur aller retour, activités et nourriture comprises, comptez environ 65 dollars US par personne, puis $28 par jour, toujours en pension complète avec les activités.
Deux possibilités pour visiter Yorkín, en les contactant directement, auquel cas vous devrez assurer vous-mêmes la logistique, ou en contactant ACTUAR, le réseau de projets de tourisme communautaire auquel appartient l’association. Pour plus de renseignements sur ce réseau, consultez sur notre site leur fiche de présentation à San José, ou directement : www.costarica.com info@actuarcostarica.com
P.O. Box: 719-1260, Costa Rica
Tel: (506)248-9470 / Fax: (506)248-9731
Bernarda Morales Marí
Responsable de l’association Estibrawpa
Yorkín
Reserva de Talamanca Bribrí
Tel : (506) 375 33 72
E-Mail : www.costarica.com info@actuarcostarica.com